Au café des délices

Je me réfugie au café des délices. J'aime cet endroit caché dans une petite rue. Lorsque le soleil l'inonde de ses rayons, je me sens en vacances.

Je m'installe au bord de la fenêtre. J'attrape mon portable et prévient l'agence de mon absence. Je prends la voix rauque et parle du nez pour "faire plus vrai".  Ai-je honte d'avoir menti? Un peu! Mais bon, vous ne l'avez jamais fait, peut-être... Que l'on me jette la première pierre!

Ahmed le patron, sourit. Sans même prendre ma commande, il m'apporte son chocolat chaud. "Tu as l'air d'en avoir besoin!" me dit-il.  Je tente un sourire de remerciement. Ce chocolat est une douceur, comme un sirop tout doux qui vous réchauffe le goût et le coeur. 

Mon air de chien battu l'intrigue. Il attrape une chaise  s'installe et attend.

J'ai honte de moi. Ahmed a immigré dans notre pays pour fuir la guerre. Palestinien, il se sent apatride. Pourtant, il a reconstruit sa vie, ici. Comment lui raconter mon mal de vivre alors que lui a connu l'horreur! Je me sens comme une enfant gatée faisant un caprice! De quoi, dois-je me plaindre? 

Il sent mes réticences. J'ai l'impression qu'il écoute mon silence et l'accueille.

Il relève mon menton doucement, caresse mon visage et comme un magicien dit: "Ta vie t'appartient. Tu es l'artisan de ton bonheur. Je te laisse réfléchir...Bonne dégustation!"